Street Art : Promenade sur les pas de Jérôme Mesnager - L'homme blanc à Belleville et Ménilmontant - Paris 20 / Paris 19



Pionnier du street art en France, depuis 30 ans Jérôme Mesnager poursuit une démarche artistique entre officiel et subversion s’appropriant librement l’espace urbain pour le reconfigurer à sa mesure. S’il peint depuis l’âge de 14 ans, c’est en 1982 avec le groupe d‘intervention urbaine Zig Zag dans la savane qu’il investit les murs. De Paris à New York, de Pondichéry à la Grande Muraille de Chine, la silhouette blanche créée en 1986 qui caractérise son œuvre, symbole de lumière, de paix, de liberté, célèbre la dynamique du vivant à travers le corps humain.


Jérôme Mesnager - rue Bouret - Paris 19
Jérôme Mesnager - rue Bouret - Paris 19
Jérôme Mesnager - rue Bouret - Paris 19
Jérôme Mesnager - rue Clavel - Paris 19

Fresque en hommage à Edith Piaf - rue des Rigoles - Paris 20
Jérôme Mesnager - rue Constant Berthaut - Paris 20
Jérôme Mesnager - rue Constant Berthaut - Paris 20


Formé à l’ébénisterie à l’Ecole Boulle, Jérôme Mesnager en a gardé un certain goût pour le travail du bois qui se retrouve dans ses œuvres réalisées en atelier sur des supports de récupération transformés. Une technique qu’il utilise notamment pour les récents tableaux qui réinterprètent les grands classiques picturaux. Il travaille uniquement au pinceau à main levée « jamais la bombe, c’est fait pour les radiateurs. » Jérôme Mesnager fait vivre l’héritage des aînés qu’il admirait. Yves Klein lui a appris le geste artistique empreint de sens et Robert Malaval l’énergie de la folie pure, la spontanéité et la joie, la création qui requiert une certaine innocence.

Jérôme Mesnager se souvient de la création de la silhouette de l'homme, cette figure devenue emblématique dont les traits sont proches de l’art naïf. « C’était le 16 janvier 1983, il était douze heure trente. Je me suis dit : c’est un des signes qui va faire ma vie. Si je l’ai su tout de suite, c’est que quand j’étais gamin, j’ai rencontré des peintres et je les ai écoutés. J’ai entendu qu’il fallait produire un signe qui nous ressemble, au plus proche de nous-même, capable justement de nous accompagner tout au long de la vie. La peinture sert à nous identifier, face aux milliards d’œuvres qu’il y a autour. A l’époque, j’avais déjà peint 500 ou 600 tableaux. Quand j’ai fait le corps blanc, j’ai compris que ça correspondait à ce que les vieux peintres m’avaient dit. Et que ce serait mon signe, suffisamment large de possibilité pour alimenter l’œuvre d’une vie, dans sa simplicité : un coup de pinceau avec du blanc. »


Jérôme Mesnager - rue des Pyrénées - Paris 20
Jérôme Mesnager - rue Clavel - Paris 19
Jérôme Mesnager - rue Sorbier - Paris 20
Jérôme Mesnager - rue Sorbier - Paris 20
Jérôme Mesnager et Mosko et associés - rue du Retrait - Paris 20
Jérôme Mesnager - rue de Ménilmontant - Paris 20


Le prélèvement du réel à un niveau élémentaire induit une intensification culturelle dans le tissu urbain. Jérôme Mesnager envisage ses interventions comme une porte ouverte sur l’imaginaire. « Je fais des tableaux et la toile c’est le monde. » Travailler dans la rue génère une forme d’aventure au quotidien. En arpentant la rue, l’artiste met le corps en scène, déplace son regard d’un bout à l’autre de la cité, ce territoire urbain à la fois réservoir et argument artistique.

Art du geste public qui en appelle directement aux spectateurs, art de la participation, art accessible à tous, le street art selon le principe d’immersion est en prise direct avec les citadins. Propulsées d’une manière nouvelle dans l’espace public, elles sont réalisées dans l’incertitude de résultat. La réaction des gens est imprévisible. Célébration de la ville moderne, poétique dissidente, plus qu’un courant artistique on peut y voir une évolution sociétale.


Jérôme Mesnager - rue des Pyrénées - Paris 20
Jérôme Mesnager - rue du Retrait - Pris 20



Artiste à la personnalité fantaisiste et profonde, humaniste proche des gens, pour Jérôme Mesnager le paysage urbain lieu habité et vivant est source d’inspiration. La réalisation va transformer le lieu d’intervention et lui donner un sens. L’œuvre procède de l’émotion pure engendrée par le contexte et transmise par l’artiste. Goût de l’intrusion, esthétique du surgissement, il considère que peindre est un acte de vie généreux et heureux à partager avec le plus grand nombre. A travers, ses hommes blancs, Jérôme Mesnager transmet l’idée d’un être idéal libre. « La liberté est le vrai message de mon art que j’ai confié aux corps blancs, blancs comme la page où tout reste à écrire, à rêver, à imaginer. » Un message d’espoir universel, de bonheur et de joie.

Jérôme Mesnager - L'homme blanc