Cinéma : On voulait tout casser de Philippe Guillard - Avec Kad Merad, Charles Berling, Benoît Magimel - Par Sand



C’est l’histoire de cinq amis d’enfance, unis comme les cinq doigts de la main, inséparables, complices. Mais lorsque Kiki (Kad Merad) se découvre mourant d’un cancer, il le cache à ses chers potes et décide de partir vivre son rêve d’enfance : faire le tour du monde en bateau. Les vieux amis se parlent beaucoup, mais se disent-ils vraiment les choses ? A regarder attentivement la vie des uns et des autres, le vernis de perfection s’écaille, les faiblesses, les douleurs des uns et des autres se font jour.





Si la comparaison avec le « Cœur des hommes » est inévitable, « On voulait tout casser » prend rapidement son identité, cette touche très humaniste, cette émotion pudique qui se retrouve dans le précédent film de Philippe Guillard « Le fils à Jo ».

Amusant sans être drôle, le film lève le voile sur la psychologie masculine des quadras-quinquas, parfois nuancée, parfois basique mais toujours émouvante. Les personnages connaissent les remous habituels de la vie : divorce, regret de celle que l’on n’a pas voulu aimer, de celle que l’on n’a pas su aimer, de cet enfant que l’on n’a pas eu, de celle que l’on doit laisser partir…

Malgré tout ces ballottages, l’amitié reste un point d’ancrage. Ces présences qui partagent vos joies et vos peines pendant 30 ans, on s’y habitue, elles font partie des meubles, mais quand la Vie décide de vous infliger l’ultime épreuve, ces amis se révèlent en réalité une famille. Une vraie. Qui vous aime, vous accompagne et vous soutient dans vos choix. Inconditionnellement.





La magie du film tient essentiellement à son casting, quasiment parfait ou presque. Avis très personnel, la seule fausse note est tenue par le personnage principal : Kad Merad. Je ne l’ai trouvé crédible à aucun moment,  l’émotion ne passe pas, c’est surjoué ou joué à côté, je ne sais pas, mais la sauce dramatique ne prend pas. Il ne m’a pas touchée.

Vraie bonne surprise et totale découverte : Jean-François Cayrey, il joue un mono-maniaque du paraître, du superficiel, de l’inutile, à la limite de la bouffonnerie qui se révèle, délicat, débordant d’amour et de compassion. Un jeu tout en finesse. Charles Berling, subtil tant dans l’émotion que dans le rire. Parfait comme à son habitude. Benoit Magimel, que l’on aimerait voir plus souvent à l’écran, tient son personnage avec son seul regard. Vincent Moscato, ben c’est Vincent Moscato, quasiment le même à la ville qu’à l’écran. Drôle pour qui aime le style bourru-tendre.




« On voulait tout casser », sans être un grand film, est un très joli moment d’émotion comme le cinéma français sait si bien les faire.

On voulait tout casser de Philippe Guillard
Sortie le 3 juin 2015
Avec : Kad Merad, Charles Berling, Benoît Magimel, Vincent Moscato, Jean-François Cayrey


Passionnée par le 7ème art, Sand est chroniqueuse cinéma pour le blog collaboratif Belle et Cultivée depuis près de trois ans. Vous pouvez la retrouver quotidiennement sur son fil Twitter. Appréciant aussi bien les films d'auteur que les blockbusters, elle porte un regard aigu et éclairé sur les productions actuelles. Verbe haut et plume acérée, ses chroniques sauront vous séduire par la qualité de leur analyse, leur bonne humeur contagieuse. Avec Sand, partage est le grand mot.